mercredi 1 septembre 2021

La 43e édition du festival CINEMED de Montpellier aura lieu du 15 au 23 octobre 2021

Hafsia Herzi, invitée d’honneur du 43 e Cinemed La comédienne et cinéaste Hafsia Herzi sera l’invitée d’honneur de cette 43 e édition de Cinemed. Hafsia Herzi est révélée au grand public par Abdellatif Kechiche dans La Graine et le mulet pour lequel elle remporte le prix Marcello-Mastroianni de la 64e Mostra de Venise et le César du meilleur espoir féminin en 2008. Originaire de Manosque, cette jeune artiste de 34 ans née d’une mère algérienne et d’un père tunisien mène un parcours à son image : discret, évident, impressionnant, solaire. En tant qu’actrice, elle est à l’affiche de deux longs métrages présentés au Festival de Cannes en 2011, L’Apollonide : Souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello et La Source des femmes de Radu Mihaileanu. Elle confirme son talent auprès de nombreux cinéastes tels Emmanuelle Bercot, Alain Guiraudie, Caroline Link, Nabil Ben Yadir, Medhi Ben Attia ou Roschdy Zem. Elle poursuit sa collaboration avec son mentor, Kechiche, dans le lumineux Mektoub my love. Après la réalisation d’un premier court métrage, Le Rodba, Hafsia Herzi revient au Festival de Cannes avec ses deux premiers films de long métrage en tant que réalisatrice. Tu mérites un amour est sélectionné à la Semaine de la Critique en 2019, elle y incarne le rôle principal, celui d’une jeune femme qui mène librement sa vie et ses expériences amoureuses. En 2021, son second film Bonne mère est sélectionné à Un Certain Regard, un hommage à sa propre mère et à toutes celles qui élèvent seules leurs enfants, tourné dans les quartiers nord de Marseille où Hafsia a passé son enfance. Le film est sorti en salles le 21 juillet dernier, il est toujours à l’affiche. Cinemed est heureux de mettre en lumière pour la toute première fois une artiste dont le talent n’a d’égal que sa générosité lors d’une programmation conçue avec sa complicité. Nous aurons également le plaisir de retrouver Hafsia Herzi au cours d’une rencontre publique animée par le critique Charles Tesson.
Buñuel le surréaliste Inspiré tout au long de sa vie par l’énergie libératrice du surréalisme, le cinéaste espagnol Luis Buñuel auquel on doit une œuvre parmi les plus foisonnantes et les plus singulières, sera mis à l’honneur du 43 e Cinemed à travers une grande rétrospective. L’homme est un paradoxe à lui tout seul : athée nourri de christianisme (athée grâce à Dieu comme il le disait lui-même), réalisateur génial se moquant du statut d’auteur et refusant de se livrer à toute analyse de ses œuvres, bourgeois lui-même se régalant d’égratigner les bourgeois, Aragonais de souche qui a tourné la majeure partie de son œuvre loin de l’Espagne. Pétri de contradictions, Luis Buñuel n’en est pas moins un cinéaste intègre qui n’a pas encore révélé tous ses secrets. « Je n’ai jamais tourné une scène qui fût contraire à mes convictions, à ma morale personnelle ». Dès l’origine, les années 30, Luis Buñuel devient « le » cinéaste surréaliste par excellence avec trois films qui vont secouer le monde cinématographique de l’époque Un chien andalou (1929), L’Âge d’or (1930) considéré comme le manifeste cinématographique du surréalisme, Las Hurdes/Terre sans pain (1932). De son passage parmi les surréalistes, Buñuel explique que « ce qui m’en est resté, c’est d’abord ce libre accès aux profondeurs de l’être, reconnu et souhaité, cet appel à l’irrationnel, à l’obscurité, à toutes les impulsions qui viennent de notre moi profond ». Après les années américaines, la période mexicaine marque le retour d’un auteur majeur sur la scène mondiale avec Los Olvidados (1950), La Montée au ciel (1952), El (1953), La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz (1955), Navarin (1959), L’Ange exterminateur (1962) et Simon du désert (1965). 1961 est l’année où Luis Buñuel provoque un énorme scandale avec Viridiana, Palme d’or au festival de Cannes 1961 qui fut rejeté par l’Espagne franquiste, geste réitéré en 1970 avec Tristana. Et puis, comment évoquer Luis Buñuel sans parler de sa fructueuse collaboration avec Jean- Claude Carrière, disparu en février dernier ? La période française semble apparaître comme la conclusion étincelante d’une œuvre où le surréalisme reprend toute sa vigueur. Citons Le Journal d’une femme de chambre (1964), Belle de jour (1965), La Voie lactée (1969), Le Charme discret de la bourgeoisie (1972), et surtout Le Fantôme de la liberté (1974) et Cet obscur objet du désir (1977). De ses dix-huit années de collaboration et d’amitié avec Buñuel, Carrière confiait : « J’ai appris au contact de Buñuel, outre cette place nécessaire donnée au travail inconscient, que l’imagination est un muscle, qu’elle s’entraîne comme la mémoire. Et cet entraînement peut conduire notre imaginaire à se dépasser, à découvrir un nouveau monde dans le nôtre. Le surréalisme l’a bien prouvé. Le champ est large, plus large même que nous le supposons. » C’est donc à ce voyage encore insoupçonné au-delà de notre imaginaire que nous vous invitons à travers cette grande rétrospective consacrée à Don Luis !