Le taux de pauvreté s’élèverait à 20 % en Languedoc-Roussillon

En 2012, les habitants du Languedoc-Roussillon vivent en moyenne avec un niveau de ressources inférieur à la plupart des autres régions métropolitaines.
Le Languedoc-Roussillon est la troisième région française à présenter le niveau de vie médian mensuel le plus bas (1 465€ par unité de consommation). 18,1% de la population régionale vivrait en dessous du seuil de pauvreté. Les familles monoparentales, les jeunes et les personnes isolées sont les plus touchés par cette pauvreté monétaire.
Le chômage plus prégnant ainsi qu’une plus forte part d’inactifs, notamment de retraités, expliquent cet écart. En dépit des mécanismes de redistribution, près d’un languedocien sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Cette précarité touche principalement les familles monoparentales et les personnes seules. Les communes isolées sont les plus affectées. La pauvreté est aussi très présente dans les villes-centres des grands pôles urbains.
Dans le cadre de l’union des régions, la pauvreté est plus marquée dans les espaces urbains (pôles et couronnes) du Languedoc-Roussillon que dans ceux de Midi-Pyrénées.
Un niveau de vie parmi les plus faibles
Tant les bas que les hauts niveaux de vie en Languedoc-Roussillon sont parmi les moins élevés des régions métropolitaines.
En dépit de ressources supérieures en Midi-Pyrénées, la distribution des niveaux de vie dans la future région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (LRMP) est plus proche de la moyenne nationale mais toujours en deçà.
La moitié des ménages de LRMP vit avec moins de 1 575 euros par mois, le troisième niveau de vie médian le plus faible parmi les treize futures régions devant la Corse et Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Il est de 1 650 euros pour la France métropolitaine et 1 620 euros pour les régions hors Île-de-France.
Moins de revenus d’activités, plus de retraites et de prestations
Les revenus des salaires et les indemnités du chômage constituent la plus grande part des revenus des ménages. Cependant, le Languedoc-Roussillon se caractérise par un poids plus important des retraites, mais aussi par une moindre part des salaires par rapport à l’ensemble des régions hors Île-de-France.
La part notable de retraités dans la population, mais aussi le taux de chômage plus élevé et les salaires moyens plus faibles que dans les autres régions contribuent à expliquer cette composition.
Ces caractéristiques expliquent aussi l’importance des prestations sociales qui représentent 6,6 % du revenu global disponible en 2012 contre 5,3 % dans les autres régions. La faiblesse du niveau de vie se traduit aussi par une moindre part des revenus du patrimoine et des impôts.
La contribution des bénéfices des entreprises individuelles dans les revenus des ménages languedociens est plus élevée en raison de la plus forte présence des non-salariés dans la région, souvent à la tête d’entreprises individuelles pour assurer leur propre emploi.
La structure des revenus de Midi-Pyrénées est plus proche de la moyenne des régions hors Île-de-France. Cependant, l’union des deux régions ne permet pas de compenser totalement les écarts avec la France de province.
La redistribution réduit les inégalités
Pour les 10 % des personnes les plus modestes, la redistribution, différence entre les prestations sociales perçues et les impôts directs versés, représente 37 % du revenu disponible.
À l’inverse, pour les 10 % des personnes les plus aisées, leur revenu disponible est de 15 % inférieur à leur revenu avant redistribution. La redistribution permet ainsi de réduire fortement les inégalités dans la région : le rapport inter-décile, rapportant le niveau de vie maximal des 10 % les plus modestes au niveau de vie minimal des 10 % les plus aisés, est de 6,7 avant redistribution et de 3,6 après.
En Languedoc-Roussillon, près de 30 % de la population dispose d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (990 € par mois et par unité de consommation) avant redistribution, contre 20 % après perception des prestations et paiement des impôts directs.
Un languedocien sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté
C’est le deuxième taux le plus fort derrière la Corse et devant le Nord-Pas-de-Calais. Il est moins élevé en Midi-Pyrénées (14 %), proche de la moyenne des régions métropolitaines.
Dans la cadre de la nouvelle région, il serait de 17 % en LRMP, soit le 4e plus fort taux parmi les 13 nouvelles régions métropolitaines derrière ceux de la Corse, du Nord-Pas-de-Calais-Picardie et de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En Languedoc-Roussillon, le taux de pauvreté est supérieur à la moyenne nationale quel que soit le type de ménages (familles monoparentales, personnes seules, couples avec ou sans enfant), à l’exception des ménages complexes, constitués de plusieurs familles ou de personnes seules.
Ce type de ménages peut recouvrir des situations très différentes, comme la cohabitation de plusieurs générations sous le même toit, celle de plusieurs familles avec enfants ou des colocations d’étudiants, par exemple.
Comme au niveau national, les familles monoparentales du Languedoc-Roussillon sont les plus touchées par la pauvreté.
Constitués principalement d’une femme seule avec enfants, ces ménages sont non seulement plus fréquents dans la région mais ils y sont aussi plus souvent en situation de précarité.
Le Languedoc-Roussillon est la deuxième région pour la pauvreté des familles monoparentales, après le Nord-Pas de Calais. Représentant une structure familiale sur huit, ces familles regroupent un quart des ménages sous le seuil de pauvreté dans la région.
Un plus fort taux de pauvreté dans les communes isolées
En Languedoc-Roussillon, la pauvreté est plus fréquente dans les communes isolées hors de l’influence des villes (24 % en moyenne), bien que ces territoires ne concentrent que 6 % de la population fiscale. Le taux de pauvreté y est supérieur à la moyenne régionale.
Les agriculteurs, dont les revenus sont plus faibles en moyenne, sont plus présents : ils représentent 10,5 % des actifs occupés de 30 à 60 ans dans les communes isolées contre 2,5 % au niveau régional.
Par ailleurs, les ménages dont le référent fiscal est âgé de plus de 75 ans sont plus souvent touchés par la pauvreté, en raison d’une précarité qui affecte essentiellement les anciennes agricultrices. Elles représentent 17 % des femmes de 75 ans ou plus dans les communes isolées contre 6 % en Languedoc-Roussillon.
Une pauvreté très présente dans les villes-centres des grands pôles urbains
Dans l’espace urbain régional, comme en France métropolitaine, la pauvreté est généralement plus fréquente dans les pôles urbains (22 % en moyenne) que dans leurs couronnes (15 %).
Au sein des grandes aires urbaines, le taux de pauvreté est toujours plus élevé dans les villes-centres. C’est particulièrement le cas à Béziers dont la population est particulièrement touchée par la pauvreté : 32 %, taux le plus élevé parmi les villes-centres des grandes aires urbaines de France métropolitaine.
Le taux de pauvreté des villes centres atteint parfois deux à trois fois celui des banlieues et deux fois celui des couronnes périurbaines. Au total, 53 % des personnes pauvres résident dans les grands pôles urbains, alors qu’ils rassemblent 48 % de la population.
À l’inverse, alors que les couronnes des grands pôles urbains regroupent 22 % de la population, 16 % des personnes pauvres y résident
De forts contrastes au sein de la future région
Au sein de la nouvelle région, les taux de pauvreté sont moins élevés dans les grands pôles urbains de Midi-Pyrénées que dans ceux du Languedoc-Roussillon.
Ils atteignent des niveaux beaucoup plus faibles dans les périphéries des deux métropoles, et dans les couronnes des grandes villes de Midi-Pyrénées.
La pauvreté demeure prégnante dans les couronnes et banlieues des villes languedociennes. Sur l’ensemble de la nouvelle région, elle touche fortement les zones rurales les plus éloignées des grands centres d’emploi.
Toulouse, qui étend son influence sur une vaste zone, permet à un territoire très étendu d’être relativement protégé des phénomènes de précarité. C’est beaucoup moins le cas pour l’aire d’influence de Montpellier.
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par CC le