Philippe Saurel à Montpellier le 30 mars 2014, au deuxième tour des municipales. (Photo Hélène Jayet. Transit)
Sylvia Pinel et Carole Delga. - SIPA
HUBERT VIALATTE / CORRESPONDANT À MONTPELLIER
Sur le papier, c’est dans la poche. Avec onze départements sur treize aux mains des socialistes ou des radicaux de gauche et les deux exécutifs régionaux sortants dirigés par le PS, la nouvelle grande région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées est bien placée pour rester à gauche, le 13 décembre prochain. Pour l’emporter, un tandem paritaire a été constitué. Il est composé de la toulousaine Carole Delga (tête de liste), qui vient de quitter le gouvernement pour faire campagne, et du gardois Damien Alary, actuel président du Languedoc-Roussillon. Le duo va lancer sa campagne le 27 juin à Montpellier.
Sur le papier, c’est dans la poche. Avec onze départements sur treize aux mains des socialistes ou des radicaux de gauche et les deux exécutifs régionaux sortants dirigés par le PS, la nouvelle grande région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées est bien placée pour rester à gauche, le 13 décembre prochain. Pour l’emporter, un tandem paritaire a été constitué. Il est composé de la toulousaine Carole Delga (tête de liste), qui vient de quitter le gouvernement pour faire campagne, et du gardois Damien Alary, actuel président du Languedoc-Roussillon. Le duo va lancer sa campagne le 27 juin à Montpellier.
Face à eux, la droite, qui a investi Dominique Reynié comme tête de liste, patine. Le politologue est inexpérimenté, ne reçoit pas le soutien des grognards locaux, et des référents locaux sont embourbés dans des soucis judiciaires, comme en attestent les récentes mises en examen des maires de Tarbes (Gérard Trémège) et de Montauban (Brigitte Barèges) .
« Le PRG ne sera pas le porteur d’eau du PS »
Mais le spectre d’une, voire deux, candidature(s) dissidente(s) à gauche se précise. Le 7 juin à Gruissan, les élus et fédérations radicaux de gauche de la nouvelle grande région « ont décidé de présenter des listes autonomes, sauf accord éventuel avec le Parti socialiste dans un délai rapide », indiquent-ils dans un communiqué. « Le PRG ne sera pas le porteur d’eau du PS. Nous ne bluffons pas. Les relations sont très tendues avec le PS », plaque l’ex-rugbyman Didier Codorniou, maire de Gruissan (Aude).
La ministre du Logement, Sylvia Pinel, native de L’Union (Haute-Garonne) et Jean-Michel Baylet, patron des radicaux et du Groupe La Dépêche du Midi, battu lors des élections départementales dans son fief du Tarn-et-Garonne, mèneraient l’offensive. « Il faut un accord PRG/PS dès le premier tour. Il y a déjà les Verts et le Front de gauche qui partiront. Ne rajoutons pas une division supplémentaire », prévient Bernard Keller, maire radical de Blagnac (Haute-Garonne).
La rancune tenace de Philippe Saurel
Deuxième caillou dans la chaussure du PS régional : Philippe Saurel, maire divers gauche de Montpellier. Exclu du PS en janvier 2014 pour avoir maintenu sa candidature aux municipales, malgré l’investiture par les militants de Jean-Pierre Moure, Philippe Saurel surfe sur la vague d’un mouvement qu’il veut « divers gauche, citoyen et écologiste ». Et voue une rancune tenace à ses anciens camarades.
A son crédit : un essai transformé lors des départementales, avec quatre candidats sur cinq victorieux dans les cantons de Montpellier. En créant un pôle métropolitain, instance de dialogue couvrant la quasi-totalité du Languedoc-Roussillon, Philippe Saurel se place clairement pour les régionales avec des déplacements fréquents à Toulouse, où il tisse des liens avec le maire Jean-Luc Moudenc. « Je ne fais pas d’accord avec les partis politiques, déclare-t-il. Si je vais aux élections régionales, je constituerai des listes qui seront faites par la République d’en bas, des élus locaux, des maires et des citoyens », confie-t-il aux « Echos ».
Valls tente de recoller les morceaux
« Il va jouer avec les nerfs de tout le monde, tout l’été, s’agace un responsable socialiste. A l’inverse de nous, il n’est pas condamné à se présenter, il n’a aucune contrainte, et décide seul, et peut se retirer au dernier moment, en prétextant qu’il voulait défendre la place de Montpellier », qui va perdre son rang de capitale régionale au détriment de Toulouse dans le nouvel ensemble territorial.
Manuel Valls lui-même tente de recoller les morceaux, en réunissant, le 15 juin, Carole Delga, Martin Malvy, Damien Alary et Philippe Saurel. Ce dernier devrait se décider à la rentrée. « Alors que la grande région est bien ancrée à gauche, on n’est pas loin de la machine à perdre », déplore-t-on dans les couloirs du conseil régional de Midi-Pyrénées. Face aux incertitudes, les listes du PS, votées le 9 juillet, seront susceptibles d’être remaniées, au gré des accords potentiels avec les ennemis d’aujourd’hui.
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